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La matière organique (MO) est composée de carbone organique à environ 60% (MO = Corg*1,725), et peut être converti en CO2 avec un facteur 3,66 environ.

Au début du XIXème siècle, Albrecht Thaer avait posé tous les prémices de l'agriculture durable dans son traité "Théorie de l'Humus", qui montre que la fertilité dépend du bilan humique du sol.

Très peu de travaux scientifiques en agronomie justifient la pratique du labour. La seule source philosophico-idéologique est le rapport de M. C. Vaillant, en 1875, "Des labours profonds, de leur utilité et des instruments propres à les exécuter", qui dit que le sol vierge et le sous-sol est mauvais, et recommandent un labour à 70cm, en mettant les marques de charrues. C'est la thèse de la domination de l'homme sur la nature.

Dans les années 80, des équipes de l'INRA signalent perte de carbone organique, dilution de la matière organique et minéralisation. Le capital de matière organique ne s'entretient pas et se perd. Cette inquiétude n'était pas partagé par toute la chaîne de valeur.

Le 4 pour mille (augmentation du taux de carbone dans les sols) a été dépassé en 2012 en Suisse. L'objectif de 10 pour mille est atteignable.

Le travail du sol a des conséquences sur la production de bio-masse. La biomasse du couvert arrivé au moment du gel sera de 1 à 2 tonne par hectare dans le cas d'un labour, alors que si le couvert est implanté en semis-direct, au cul de la moissonneuse, il y aura une production de biomasse de 5 à 10 tonnes par hectare.

Si vous faites du 4 pour mille d'augmentation de carbone dans les sols, cela représente 13% d'augmentation de la teneur en matière organique, alors que le besoin des sols est d'augmenter de 70%.

Les émissions annuelles de GES issues des énergies fossiles équivalent à 4 pour mille de la teneur en matière organique du premier mètre de sol.